Jean 10, 3

Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir.

Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir.
Louis-Claude Fillion
Ce verset et le suivant décrivent la conduite du bon berger. - Celui-ci (Τούτῳ) est fortement accentué. - Le portier ouvre. Ce portier est le gardien laissé la nuit auprès des brebis pour les défendre. Naturellement, il n’ouvre la porte qu'à bon escient. Qui représente-il dans l'application de l'allégorie ? C'est le seul point sur lequel les interprètes ne soient pas d'accord. Dieu, selon les uns ; mais ce serait peu naturel et peu digne : Dieu est le propriétaire du bercail, et non un humble θυρωρὸς. Selon d'autres, Moïse ou Jean-Baptiste : le premier parce qu'il donna la Loi, laquelle conduit au Christ (Gal. III, 24) ; le second en sa qualité de Précurseur. Peut-être est-il mieux de négliger ce détail, comme accessoire et simple ornement : nous préférons ce sentiment de divers commentateurs. - Description de ce qui se passe entre les brebis et le berger : elles le reconnaissent à l'instant, il les appelle lui-même, et les conduit à de bons pâturages. 1° Les brebis entendent sa voix : l’entendant tous les jours, elles savent le distinguer entre cent autres, au seul son de sa voix. - 2° Ses propres brebis (B, D, L ajoutent παντα, « toutes »)... D'ordinaire, en Orient, plusieurs troupeaux, appartenant à divers propriétaires et confiés à plusieurs bergers, sont réunis le soir dans une même bergerie ; le matin chaque berger vient prendre ses brebis spéciales : de là ιδια mis en avant. - Il appelle… ( φωνει : d'après א, A, B, D, L ; καλεῖ dans la Recepta) par leur nom (κατ’ ὄνομα, « chacune par son nom » ). Trait délicat, car il marque ici la connaissance intime et une vraie affection. Cf. Ex. 33, 12, 17 ; Is. 43, 6; XLV, 3 ; 49, 9 ; Apoc. 3, 5. En outre, fait historique, attesté tout ensemble par la Bible et par les classiques. Corrippus : « Il rassemble ses agneaux en un seul troupeau, en les appelant par leur nom ». Longus, 4 : τους αιγασ προσειπε και τους τραγους εκαλεσεν ονομαστι. Cf. Théocrite, v. 102. - 3° Et il les fait sortir (εξαγει). Il les fait sortir du bercail, pour les mener au pâturage.