Jean 10, 24

Les Juifs firent cercle autour de lui ; ils lui disaient : « Combien de temps vas-tu nous tenir en haleine ? Si c’est toi le Christ, dis-le nous ouvertement ! »

Les Juifs firent cercle autour de lui ; ils lui disaient : « Combien de temps vas-tu nous tenir en haleine ? Si c’est toi le Christ, dis-le nous ouvertement ! »
Louis-Claude Fillion
3° L'occasion immédiate du discours est racontée d'une manière toute dramatique, qui dénote le témoin oculaire. - Les Juifs l’entourèrent donc (οὖν, profitant de la circonstance). Notez l'emploi de l'aoriste après un imparfait : περιεπάτει, il se promenait (v. 23) ; tout à coup, Ἐκύκλωσαν αὐτὸν,littéralement, « ils firent cercle autour de lui » (Cf. Act. 14, 20), lui barrant ainsi le passage, pour le mieux forcer de répondre. - Les Juifs désigne naturellement le parti hostile, les hiérarques. - Et lui dirent (autre imparfait significatif) : Jusqu’à quand, Ἕως πότε... Locution qui exprime une extrême impatience. N'est-il pas temps de te déclarer enfin ? Inutile d'ajouter que cette impatience ne provenait nullement d'une sainte curiosité ; elle avait au contraire pour mobile la haine, le désir de compromettre et d'accuser Jésus. - Tiendrez-vous notre esprit. Même expression métaphorique dans le texte original : τὴν ψυχὴν ἡμῶν αἴρεις. C'est, au propre, tenir suspendu en l'air, dans une situation pénible ; au figuré, laisser dans l'incertitude, agiter entre la crainte et l'espérance, par conséquent surexciter péniblement. - Ils vont préciser davantage leur question : Si vous (pronom accentué) êtes le Christ (ὁ χριστός, avec l'article), dites-le nous clairement (παρρησίᾳ. Cf. 7, 13). Plus tard le Sanhédrin adressera la même demande au Sauveur (Luc. 22, 67), pour en tirer également parti contre lui.