Jean 10, 16
J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur.
J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur.
Il ne s'agit pas seulement ici de se mettre à l'écoute d'un enseignement et d'accueillir dans l'obéissance un commandement ; plus radicalement, il s'agit d'adhérer à la personne même de Jésus, de partager sa vie et sa destinée, de participer à son obéissance libre et amoureuse à la volonté du Père. En suivant, par la réponse de la foi, celui qui est la Sagesse faite chair, le disciple de Jésus devient vraiment disciple de Dieu (cf. Jn 6, 45). En effet, Jésus est la lumière du monde, la lumière de la vie (cf. Jn 8, 12) ; il est le pasteur qui guide et nourrit les brebis (cf. Jn 10, 11-16) ; il est le chemin, la vérité et la vie (cf. Jn 14, 6) ; il est celui qui conduit au Père, de telle sorte que le voir, lui le Fils, c'est voir le Père (cf. Jn 14, 6-10). Par conséquent, imiter le Fils, « l'image du Dieu invisible » (Col 1, 15), signifie imiter le Père.
Les forces missionnaires provenant d'autres Eglises et d'autres pays doivent agir en communion avec les éléments locaux pour le développement de la communauté chrétienne. Il leur revient en particulier—toujours suivant les directives des évêques et en collaboration avec les responsables locaux—de promouvoir la diffusion de la foi et l'expansion de l'Eglise dans des milieux et dans des groupes non chrétiens, de communiquer un souffle missionnaire aux Eglises locales, en sorte que la préoccupation pastorale soit toujours liée au souci de la mission ad gentes. Ainsi, chaque Eglise fera vraiment sienne la sollicitude du Christ, le Bon Pasteur, qui se prodigue à son troupeau, mais pense en même temps aux «autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie» (Jn 10, 16).
D’autres brebis, les Gentils. ― Il n’y aura plus, après ma mort, qu’un bercail : le mur de séparation entre le judaïsme et le paganisme sera renversé (voir Ephésiens, 2, verset 14 et suivants ; Colossiens, 2, 15).
La vue anticipée de la mort qu'il subira si généreusement pour le bien de ses brebis
ouvre tout à coup au berger suprême des horizons plus étendus : J’ai encore d’autres brebis. Elles sont à
lui, il les possède (ἔχω) ces « autres brebis », ainsi nommées pour les distinguer de celles que contient le
bercail juif (de cette bergerie, ἐκ τῆς αὐλῆς ταύτης) ; mais elles sont disséminées, égarées à travers le
monde païen, et il faudra un travail spécial pour les grouper autour du bon berger. Notez qu'ici comme
partout ailleurs, les Juifs conservent leurs droits de priorité pour l'appel à la foi et au salut par le Messie
mais ils ne sont pas les seuls appelés. Cf. Matth. 10, 5, 6. - Celles-là aussi... Pronom très emphatique, en
grec κἀκεῖνά exprime l'éloignement. - Il faut que je les amène. δεῖ, car c'était réellement un devoir du Christ d'après le plan divin ; ἀγαγεῖν, les amener à la bergerie. - Et elles écouteront ma voix. Premier
résultat des démarches du bon pasteur : ces brebis, qui lui appartiennent quoiqu'elles soient
momentanément égarées, reconnaîtront sa voix comme les autres, vv. 3 et 4, et elles le suivront avec
docilité. - Et il n’y aura... Second résultat, principal, définitif. Il est exprimé en termes simples et
majestueux tout ensemble. Le grec emploie le pluriel, καὶ γενήσεται (« et fient »), ce qui montre mieux la
manière dont les brebis éparses se réuniront pour former une seule bergerie sous un un seul berger ; μία
ποίμνη, εἷς ποιμήν. On le voit, le texte original omet la conjonction καὶ, ce qui donne plus d'énergie à la
phrase, et, au lien du substantif αυλη, il a ici une expression toute nouvelle, ποίμνη, qui désigne non plus
le bercail, mais le troupeau. D'anciens textes latins (notamment les manuscrits a, b, c, e de l'Itala, S.
Cyprien parfois S. Augustin et S. Jérôme) le traduisent très bien par « troupeau » ; seulement, ils n'ont pu
reproduire l'allitération du grec, qui est d'un si bel effet. - Magnifique prophétie de l'unité de l’Église du
Christ ! Le mur de séparation qui séparait les Juifs et les païens sera renversé ; toutes les nations pourront
se réunir en une seule sous la douce houlette du bon berger.