Jean 10, 12

Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui : s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ; le loup s’en empare et les disperse.

Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui : s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ; le loup s’en empare et les disperse.
Louis-Claude Fillion
Nouvelle antithèse. Le nom grec μισθωτὸς (mercenaire) n'est employé qu'ici et Marc. 1, 2, dans le Nouveau Testament ; il est tristement significatif dans l'allégorie du bon berger, comme le prouvent les détails suivants. - Et celui qui n’est pas berger (καὶ οὐκ ὢν ποιμήν, sans article). Le mercenaire est ainsi caractérisé négativement. S'il était pasteur, sa conduite ne serait pas seulement inexplicable, mais impossible. - À qui (en avant avec l'accent) les brebis n’appartiennent pas. Cf. v. 3. Troisième répétition emphatique de la même pensée. Il ne prend aucun intérêt personnel aux brebis confiées à sa garde. - Voit (θεωρεῖ, verbe expressif) venir le loup : τὸν λύκον avec l'article. Le loup, cet ennemi perpétuel et universel des brebis sans défense. Au moral, quiconque est ennemi de Notre-Seigneur Jésus-Christ et des âmes rachetées par lui : démons, faux prophètes, hérétiques, corrupteurs de tout genre. Cf. v. 28 ; Matth. 7, 15 ; Act. 20, 29. - Et abandonne les brebis ; ἀφίησιν, il les laisse-là, sans défense. La description est rapide et tout à fait vivante ; cinq verbes au présent, simplement unis par la conjonction καὶ: θεωρεῖ…, καὶ ἀφίησιν.., καὶ φεύγει: καὶ ὁ λύκος ἁρπάζει αὐτά, καὶ σκορπίζει. - Et s’enfuit. Il pense tout d'abord à son propre salut, sans s'inquiéter de ce qui arrivera aussitôt après son lâche départ. - Et le loup s’en empare et disperse... Autre tableau dramatique, qui nous rend témoins des ravages opérés dans le troupeau. Un double malheur atteint les brebis : quelques-unes sont saisies individuellement et deviennent la proie du loup, les autres se dispersent dans leur effroi. - Le mot πρόβατα, brebis, est omis dans les manuscrits א, B, D, L, et compensé par le pronom αυτα après ἁρπάζει.