Jean 10, 11
Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis.
Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis.
Jésus a confié à Pierre une autorité spécifique : " Je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux : quoi que tu lies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour lié, et quoi que tu délies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour délié " (Mt 16, 19). Le " pouvoir des clefs " désigne l’autorité pour gouverner la maison de Dieu, qui est l’Église. Jésus, " le Bon Pasteur " (Jn 10, 11) a confirmé cette charge après sa Résurrection : " Pais mes brebis " (Jn 21, 15-17). Le pouvoir de " lier et délier " signifie l’autorité pour absoudre les péchés, prononcer des jugements doctrinaux et prendre des décisions disciplinaires dans l’Église. Jésus a confié cette autorité à l’Église par le ministère des apôtres (cf. Mt 18, 18) et particulièrement de Pierre, le seul à qui il a confié explicitement les clefs du Royaume.
Envoyé par le père de famille pour gouverner les siens, l’évêque doit garder devant ses yeux l’exemple du bon Pasteur venu, non pas pour se faire servir, mais servir (cf. Mt 20, 28 ; Mc 10, 45), et donner sa vie pour ses brebis (cf. Jn 10, 11). Pris parmi les hommes et enveloppé de faiblesse, il peut se montrer indulgent envers les ignorants et les égarés (cf. He 5, 1-2). Qu’il ne répugne pas à écouter ceux qui dépendent de lui, les entourant comme de vrais fils et les exhortant à travailler avec lui dans l’allégresse. Appelé à rendre compte à Dieu de leurs âmes (cf. He 13, 17), que sa sollicitude s’étende, par la prière, la prédication et toutes les œuvres de charité, soit à eux, soit également à ceux qui ne sont pas encore de l’unique troupeau et qu’il doit considérer comme lui étant confiés dans le Seigneur. Étant comme l’apôtre Paul débiteur à l’égard de tous, qu’il soit prompt à annoncer l’Évangile à tous (cf. Rm 1, 14-15) en engageant tous ses fidèles à une activité apostolique et missionnaire. Quant aux fidèles, ils doivent s’attacher à leur évêque comme l’Église à Jésus Christ et comme Jésus Christ à son Père, afin que toutes choses conspirent dans l’unité et soient fécondes pour la gloire de Dieu (cf. 2 Co 4, 15).
On sait que dans les catacombes les premiers chrétiens ont représenté des milliers de fois Notre-Seigneur sous la forme du Bon Pasteur.
2° Le
bon berger, vv. 11-18. Deux qualités spéciales du berger sont d'abord relevées : son admirable esprit de
sacrifice, vv. 10-13 ; la parfaite connaissance qu'il a de ses brebis, vv. 14-16. Les versets 17 et 18 montrent
l'union intime qui existe entre le bon berger et son Père céleste. - Je suis (même emphase que
précédemment) le bon berger : ὁ ποιμὴν ὁ καλὸς, avec deux articles, « C’est comme s’il disait : il est
l’unique, le promis, le seul vrai berger », Maldonat. Cf. v. 8. La formule suppose en effet l'existence
d'autres bergers, qui ne peuvent remplir qu'imparfaitement l’œuvre accomplie par Jésus d'une manière si
adéquate. Remarquez le choix de l'épithète καλὸς, que nous ne saurions traduire en un seul mot, car elle
réunit les concepts de beauté, de bonté, de noblesse. Elle dit beaucoup plus que αγαθος. Donc N.-S.
Jésus-Christ est un berger parfait : et nous allons voir en quoi consiste son admirable perfection. - Le bon
berger (de nouveau ὁ ποιμὴν ὁ καλὸς) donne sa vie... La leçon grecque la mieux autorisée est τίθησιν,
« dépose », comme aux vv. 15, 17 et 18. Cf. aussi 13, 37, 38 ; 15, 13 ; 1 Joan. 3, 16. Les manuscrits א, D
et l'Itala ont comme la Vulgate. Cf. Matth. 20, 28 ; Marc. 10, 45. « Déposer sa vie » marque mieux l'aspect
libre et volontaire du sacrifice. Ce sacrifice, le plus généreux qui se puisse accomplir, caractérise si bien le
bon berger, qu'on le signale coup sur coup jusqu'à cinq fois dans les vv. 11-18. - Pour (ὑπὲρ, pour
l'avantage de) ses brebis. Dans nos contrées, il est plus rare que les brebis occasionnent à leurs pasteurs de
sérieux dangers ; en Orient il n'en est pas de même, car il faut souvent les défendre contre les agressions
redoutables des bêtes fauves et des voleurs. Cf. Gen. 13, 5 ; 14, 12 ; 31, 39 et s. ; Job. 1,17 ; 1 Reg. 34,
35 ; Am. 3, 12, etc.