Jean 10, 1
« Amen, amen, je vous le dis : celui qui entre dans l’enclos des brebis sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit.
« Amen, amen, je vous le dis : celui qui entre dans l’enclos des brebis sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit.
" L’Église, en effet, est le bercail dont le Christ est l’entrée unique et nécessaire (cf. Jn 10, 1-10). Elle est aussi le troupeau dont Dieu a proclamé lui-même à l’avance qu’il serait le pasteur (cf. Is 40, 11 ; Ez 34, 11-31), et dont les brebis, quoiqu’elles aient à leur tête des pasteurs humains, sont cependant continuellement conduites et nourries par le Christ même, Bon Pasteur et Prince des pasteurs (cf. Jn 10, 11 ; 1 P 5, 4), qui a donné sa vie pour ses brebis (cf. LG 6 ; Jn 10, 11-15) ".
Le bercail en Orient est ordinairement un enclos en plein air, dont l’enceinte consiste en un mur grossièrement fait de pierres ou en une palissade. C’est là qu’on enferme les troupeaux la nuit. Le berger entre par la porte avec ses brebis, mais le voleur pour y pénétrer monte par dessus le mur ou la palissade.
Le vrai début de ce nouveau chapitre serait à 9, 39, selon la juste réflexion de Maldonat ; mais on a voulu, par la
division actuelle, attirer davantage l'attention sur l'allégorie du Bon Pasteur. - En vérité, en vérité. Cette
double affirmation, propre au style de S. Jean, introduit comme toujours une idée importante. Jamais on ne
la trouve au commencement d'un discours ; aussi n'avons-nous ici, comme il vient d'être dit, que la
continuation de 9, 39-41. Cf. 10, 21, où les auditeurs établissent eux-mêmes l'enchaînement. - Je vous le
dis. Jésus s'adresse aux Pharisiens. Cf. 9, 40-41. A ces « guides aveugles » (Matth. 23, 16), qui égaraient le
troupeau de Jéhova, Notre-Seigneur oppose le portrait du vrai pasteur. - Celui qui n’entre pas par la
porte... Nous aurons bientôt l'explication authentique de ce premier trait de l'allégorie (vv. 7 et 9). - Dans
la bergerie des brebis, εἰς τὴν αὐλὴν τῶν προβάτων (avec deux articles qui supposent un bercail et un
troupeau bien connus). Le mot grec αὐλὴν désigne une de ces bergeries en plein air si fréquentes en
Orient. C'est un espace plus ou moins considérable, qu'entoure un grossier mur en pierres ou une
palissade ; au fond de la cour se trouve habituellement une petite étable basse, fermée d'un seul côté, sous
laquelle les brebis peuvent s'abriter un peu. Cf. Num. 31, 16 ; 1 Reg. 24, 4 ; Luc. 2, 8 Thomson, The Land
and the Book, Londres, 1876, p. 201 et ss., et notre Atlas archéologique de la Bible, pl. 30, fig. 6. Les
troupeaux y sont renfermés durant la nuit. - Mais qui escalade par un autre endroit (ἀλλαχόθεν, ici
seulement dans le Nouveau Testament). Ailleurs que par la véritable entrée, c'est-à-dire en escaladant les
murs, à la manière des voleurs, qui évitent d'ordinaire la porte avec un grand soin, craignant d'être surpris
par le gardien (v. 31). Ainsi faisaient les Pharisiens ! - Celui, ἐκεῖνος, reprend le sujet avec emphase,
selon le genre de notre évangéliste. Cf. I, 18, 33; V, 41, 39; VI, 57, etc. - Est un voleur et un bandit,
κλέπτης ἐστὶν καὶ λῃστής. Les deux expressions sont associées pour renforcer l'idée ; de plus, elles sont
mises en gradation ascendante. Le κλέπτης n'est qu'un voleur vulgaire, dont l'art consiste surtout à
employer la ruse (12, 6 ; 1 Thess. 5, 2 et ss.) ; le λῃστής est un brigand qui aime la violence brutale (18,
40 ; Matth. 26, 55).